Aller encore plus loin et construire une maison bioclimatique complètement passive
Mais tout cela ne vous suffit pas et vous souhaitez vous passer complètement de chauffage ? Qu’à cela ne tienne : c’est possible aussi ! Par contre autant vous le dire tout de suite, la maison ainsi conçue, bioclimatique ET passive, ne ressemblera pas à une maison. Et je le rappelle aussi, l’exemple qui suis n’est valable que pour un climat correspondant au climat précédemment défini (semi-continental tempéré).
Le principe est assez simple. Dans ce climat, la moyenne annuelle de la température de l’air est d’environ 15°C. La température du sol, à partir de 6 mètres de profondeur environ, est elle aussi de 15°C et relativement stable pendant toute l’année (entre 14 et 16°C). Ainsi, reproduire une habitation troglodyte en réalisant des parois de 6m de matériau accumulateur massif permettrait de recréer une ambiance intérieure stabilisée à 15°C toute l’année, quelque soit la température extérieure (comme dans un véritable habitat troglodyte, où la température interne est d’autant plus stable qu’on s’approche du fond, et qu’on s’éloigne de la façade ouverte sur l’extérieur). Mais si 15°C c’est déjà bien mieux que 0 ou -5°c pendant l’hiver, ça reste un peu faiblard en été, et surtout globalement en deçà de notre température de confort (19°C ressentis, ce qui dans le cas d’une cave correspond effectivement à la température des parois, celle de l’air pouvant être négligée). L’idée va donc consister à trouver un moyen d’augmenter la température moyenne dans cette cave de seulement 4°C, pour la maintenir aux 19°C que nous souhaitons. Pour ce faire, nous allons utiliser deux éléments qui ne sont pas naturellement présents dans l’équation : le verre et l’effet de serre, et les isolants. Nous allons donc ajouter à notre grotte troglodyte un ensemble de baies vitrées ou serre en partie sud, et une vaste couverture isolante pour ralentir le déplacement des calories et les retenir pendant 6 mois. Nous ne cherchons donc plus à créer un espace artificiel qui tire partie au mieux d’un milieu, mais plutôt de modifier le milieu lui-même pour en faire un micro-climat correspondant à l’espace que nous comptons habiter. Le volume thermique de l’habitation n’est plus considéré comme une enveloppe vide qui ne fonctionne que si elle est occupée, mais comme un véritable climat local plus chaud et plus tempéré que l’environnement qui l’entoure. Le micro-climat ainsi généré se mettra en place au fil du temps et prendra plusieurs années avant d’aboutir à sa température d’équilibre. Ensuite, tel un habitat troglodyte, sa température interne restera quasiment constante quelles que soient les conditions extérieures. Le bilan thermique reste neutre : cette chaleur n’est pas tirée du néant, c’est juste la chaleur de l’environnement dont on a ralenti la dissipation naturelle. De la même manière que l’atmosphère terrestre crée un effet de serre qui augmente la température moyenne sur toute la planète, nous allons utiliser l’effet de serre du verre pour augmenter la température moyenne d’un tout petit bout de planète.
A dire vrai nous n’avons rien inventé, car ce genre de chose existe déjà dans la nature. Il existe des endroits où la disposition naturelle des éléments du sol et leur composition créent des micro-climats, qui peuvent être plus chaud que leur environnement, ou plus froids. Nous allons juste utiliser les mêmes phénomènes pour créer une telle zone, mais dans ce cas, artificielle. Ceci dit, le fait qu’elle soit artificielle ne retire rien au fait qu’une fois mise en place elle fonctionnera ensuite complètement naturellement et sans plus d’intervention humaine, c’est pourquoi il s’agira effectivement bien d’une habitation « passive » dans le sens premier du terme, puisqu’elle fonctionnera toute seule, qu’elle soit habitée ou pas. Un bon exemple d’une stratégie similaire utilisée par des peuples ancestraux serait les villages des amérindiens dits « pueblos », qui utilisaient le micro-climat local créé par les canyons et falaises de leur région du monde pour y nicher leurs villages, et ainsi profiter un radiateur passif à basse température naturel (qui leur a survécu, d’ailleurs).
1- enterrer la maison
La première étape sera d’enterrer la maison, soit en profitant d’une paroi ou d’un dénivellé de terrain existant, soit en créant une sorte de tumulus si on se trouve sur un terrain plutôt plat. Il faut bien prendre en compte que le poids de la terre qui recouvrira le « toit » sera considérable, donc, la meilleure solution et la plus écologique consistera à créer les volumes habitables au moyen de voûtes maçonnées. Un dôme unique pour une petite habitation, un rectangle avec une voûte pour quelque chose de plus grand, plusieurs dômes ou rectangles reliés entre eux : tout est possible. La voûte a l’immense avantage de ne pas nécessiter de matériaux ayant une bonne résistance en flexion, ce qui permet de faire des toit en utilisant uniquement des matériaux de type accumulateurs, durs et cassants, comme la pierre. On peut s’affranchir ainsi de l’usage des deux matériaux résistants à la flexion couramment utilisés pour faire des poutres que sont le bois ou l’acier. Se passer de l’acier a un intérêt écologique évident, et permet d’éviter d’avoir à gérer les problèmes induits par son comportement non « bio-compatible » (c’est à dire ses caractéristiques physiques qui comme nous l’avons vu ne sont pas en cohérence avec nos besoins en confort). Se passer du bois n’a pas d’intérêt en soi, mais résoudra quelques difficultés dues à l’enfouissement de l’ouvrage. En effet le bois est putrescible, et l’utiliser pour porter une grosse masse de terre humide n’est pas un exercice très logique. La voûte est exceptionnellement durable, et si on considère qu’elle a été utilisé depuis toujours par des peuples peu technologisés et peu instruits, on constate qu’elle n’est pas techniquement difficile à réaliser (même si dans notre pays actuellement, bien peu de « maçon » sauront vous en faire une…).
Le fait d’enterrer l’ouvrage ne doit pas faire oublier qu’il faut qu’il soit largement ouvert au soleil au sud ! Nous ne cherchons pas à faire une cave sombre et humide. La forme et la taille des pièces devra donc se faire en considérant leur dimension et leur position par rapport à ces baies, pour que l’éclairage soit correctement distribué. De fait, ce type de maison est forcément de plain pied même s’il peut y avoir des différences de niveau, pour suivre la pente du terrain par exemple.
Comment réaliser l’étanchéité du toit pour un ouvrage ainsi enterré, en n’utilisant que des matériaux écologique (donc ni bitume ni plastique) ? Notre démarche est jusqu’au-bout-iste et se donne cette difficulté supplémentaire de n’utiliser que le minimum de matériaux industriels. Nous prendrons donc exemple sur la nature. L’eau dans le sol se déplace de différentes manières que nous connaissons. Dans un matériau poreux ou constitué de petits éléments en multitude (sable par ex), l’eau ne se déplace plus en « coulant » mais en « collant ». Elle se déplace au contact de la matière par capillarité, et peut ainsi aller à l’inverse de la direction habituellement gravitaire de bas en haut. Par contre si l’eau circule dans des poches de vide sous-terraines ou dans des masses de gros éléments multiples (cailloux par ex), alors elle reprend son comportement fluide habituel. Nous utiliserons donc ces connaissances pour réaliser notre « toit ». Au lieu de chercher à faire quelque chose d’étanche qui bloque l’eau, nous allons plutôt faire quelque chose qui guide l’eau et utilise son déplacement naturel pour l’amener là où nous voulons qu’elle soit. Dans la nature, on retrouve ainsi des zones de résurgence de l’eau souterraine, lorsqu’une zone drainante se trouve emprisonnée entre deux couches de terrain plus étanche.
Dans l’illustration ci-contre, de l’eau s’infiltre dans une couche de sol drainante située entre deux couches imperméable, et se réchauffant au contact de la couche inférieure, remonte et resurgi sous forme de source chaude de l’autre côté du massif. Notre objectif n’est pas le même puisque nous n’avons pas l’intention de créer une source, mais seulement de canaliser l’eau infiltrée.
La voûte supérieure des pièces sera donc recouverte avec du remblais pour réaliser la forme du terrain et les pentes qui entraîneront l’eau. Sur cette forme, on réalisera une couche de sol étanche au moyen d’argile, sur une épaisseur suffisante pour assurer l’étanchéité. Sur l’argile il faudra reconstituer un sol drainant : gros cailloux en dessous, recouvert par de plus petits, etc, jusqu’au sable. L’ensemble sera ensuite recouvert par la terre végétale qui sera la surface définitive. Selon la configuration du terrain, on pourra ajouter des véritables drains pour diriger l’eau plus directement si nécessaire. On pourra aussi réaliser sur le dessus des voûtes avant de les recouvrir des enduits fin à la chaux pour les rendre plus étanche. Les solutions sont multiples.
Cela fait, nous avons l’ossature de notre maison, mais telle quelle, elle ne serait qu’une copie artificielle d’un habitat troglodyte, et ne sera pas plus intéressante thermiquement. Il nous faut placer de l’isolation.
2- positionner l’isolant et garder le sol sec
La chaleur se déplace du milieu le plus chaud vers le milieu le plus froid. La chaleur ne se soucie pas de la gravité. On peut cependant canaliser la chaleur en utilisant des isolants. Ceux-ci n’empêchent pas les échanges de se faire mais les rendent beaucoup plus lents. Si le milieu isolé comporte un exutoire non isolé, alors toute la chaleur sortira finalement par là. Si le milieu isolé n’a pas d’exutoire la chaleur sortira au travers de l’isolant, de manière uniformément répartie, mais sortira lentement, ce qui permettra d’augmenter artificiellement la température à l’intérieur du milieu isolé, tant qu’une source d’énergie compense la chaleur qui est perdue.
Ainsi, si nous n’isolions pas les murs enterrés, toute l’énergie solaire transformée en chaleur dans notre maison se diffuserai dans le sol et s’échapperai vers l’extérieur tout autour de la maison, aux endroits ou le sol est le moins épais. La masse de sol sous la maison ne jouerai pas vraiment sont rôle de batterie de stockage de chaleur.
Étudions le déplacement de la chaleur dans le sol si nous n’isolions que les nouveaux murs avant d’enterrer l’ensemble. Ainsi isolé, notre habitation ne conserverait sa chaleur que pendant un temps limité; le temps qu’il faudrait à cette dernière pour traverser les portions de sol non isolés. Nous aurions déjà modifié le déplacement de la chaleur pendant le temps d’une année, mais pas suffisamment. La température interne oscillerait entre 15 et 20°C, avec un fort déphasage saisonnier. Le maximum serait atteint à la mi-octobre, et le minimum à la mi-mars. Cela n’aurait donc eu comme effet que de décaler notre saison de chauffe, mais pas de diminuer nettement la consommation d’énergie.
Pour ce faire, il faut réussir à forcer la chaleur à se dissiper dans le sol sans qu’elle parvienne à « sortir dehors » jusqu’à ce que la saison soit suffisamment avancée vers l’hiver pour que la zone la plus froide du sol ne soit plus le bas mais le haut, et force donc la chaleur à refaire le chemin en sens inverse pour se dissiper à l’intérieur de la maison, et augmente ainsi enfin la température interne comme c’est notre objectif. La chaleur se déplaçant d’environ 1m de terre par mois dans ce cas, il faut ceinturer la maison avec un jupe d’environ 3m de large d’isolant pour que la chaleur soit conservée pendant les six mois (3mois de traversée vers l’extérieur puis inversement du processus).
Cet isolant doit être un matériau durable s’il est enterré dans le sol et écologique. Il faut le protéger de la circulation d’eau, qui entraîne avec elle la chaleur. Il faudra donc le positionner en dessous de notre couche d’argile su-citée. Les isolants répondant à ces caractéristiques ne sont pas légions. Il est peut-être possible d’utiliser du liège en vrac, mais nous préférons conseiller l’utilisation de matériaux non biodégradables et totalement inerte, donc minéraux. De la perlite, de la vermiculite, de l’argile expansé, de la roche basaltique concassée en vrac, du verre cellulaire en vrac seraient de bons choix. Ces matériaux ont tous une énergie grise élevée, c’est vrai, mais l’objectif étant de créer une maison sans consommation de chauffage avec une durée de vie virtuellement illimitée, ce choix se justifie.
Combien d’isolant faut-il mettre ? La résistance thermique nécessaire dépend en fait de la conductivité du sol qui servira d’accumulateur : plus il est conducteur, et moins il faudra d’isolant pour guider la chaleur. Si le sol est assez isolant, alors il faudra augmenter l’épaisseur d’isolant suffisamment pour que la chaleur trouve plus de facilité à circuler quand même dans le sol que dans l’isolant. En pratique, on peut considérer comme une bonne moyenne de prendre 15 cm d’un des matériaux isolants en vrac de la liste précité.
3- positionner les vitres
La jonction la plus difficile à réaliser sera celle des parties enterrées avec la façade comportant les vitres et les parties ouvrantes. La meilleure solution consistera à construire une véritable façade au moyen de monomur (maçonnés ou construits en bois/paille), pour pouvoir y installer efficacement les parties ouvrantes en réalisant une parfaite étanchéité (eau de pluie et vent). Cependant, la qualité de l’isolation thermique de cette façade est moins importante que dans une maison classique. En effet, dans une maison normale, toutes les façades sont en contact avec le milieu extérieur, donc, la chaleur cherche à passer au travers. Il est donc important de soigner ces façades pour les rendre les plus étanches possibles au calories. Dans notre cas, la lumière transformée en chaleur sur le sol à l’intérieur a deux possibilités pour se dissiper : passer au travers de la façade pour retrouver le milieu extérieur, ou s’enfoncer dans les profondeur du sol, qui ne sont pas isolantes. Le sol est certes moins froid que l’extérieur, mais il a l’avantage de représenter les 7/8 ème de la surface du volume, donc la chaleur aura tendance à se diffuser dans le sol plutôt qu’à traverser la seule façade. Il suffira de réaliser celle-ci avec des techniques raisonnablement isolantes, mais il ne sera pas utile de mettre en oeuvre des techniques très sophistiquées, ni d’isolation ultraperformante, ni d’étanchéité à l’air extraordinaire.
4- renouveler l’air sans gaspiller la chaleur
Le dernier point important à traiter est celui du renouvellement de l’air. La maison étant presque entièrement dénuée de contact avec l’atmosphère, il est nécessaire de penser au renouvellement de l’air intérieur, tout autant que dans une maison moderne très étanche par exemple. Pour ne pas pénaliser tous nos efforts précédents, il faut que le renouvellement de l’air se fasse sans permettre à la chaleur de se dissiper par ce biais. Nous avons deux méthodes possibles :
- la plus « simple » consisterait à utiliser une VMC double-flux avec un récupérateur de chaleur intégré. Mais c’est un objet technologique compliqué, coûteux, et à la durabilité limitée dans le temps. En plus, il a besoin d’électricité pour fonctionner.
- la plus « complexe » consisterait à utiliser les mouvements convectifs naturels de l’air pour assurer les déplacements, et à utiliser le sol comme échangeur. Cette solution fonctionne donc sans appareillage, sans consommation électrique, et n’a pas durée de vie limité : c’est donc celle que nous privilégierons dans ce cas.
Comment est-ce possible ?
Nous allons utiliser le principe du puits canadien : si on fait passer l’air qui va renouveler l’air de l’intérieur de notre construction par une conduite enterrée, cet air va échanger ses calories avec le sol.
Ce puits enterré peut fonctionner en utilisant la convection naturelle de l’air qui créé un mouvement si la température du sol est différente de celle de l’air. Pour bien comprendre ce phénomène nous avons illustré avec le schéma ci-contre. Prenons deux situations de départ : nous avons un tuyau qui traverse un matériau plus froid que l’air ambiant. Tant que ce tuyau est bouché il ne ne passe rien car l’air ne peut pas circuler. Si on ouvre la vanne en revanche se créé un phénomène de convection : l’air situé dans le tuyau se refroidi en cédant ses calories au matériau froid. Ainsi refroidi, l’air froid devient plus dense et coule vers le bas. Il aspire ainsi l’air du dessus, plus chaud que le matériau, qui va lui aussi se refroidir dans le tuyau, etc. Petit à petit, le matériau va se réchauffer et finir par parvenir à la température d’équilibre, celle de l’air. A ce moment, la convection s’arrêtera (ceci est une explication purement théorique, car dans la nature la échange ne se font jamais uniquement par convection, bien sûr). Le phénomène peut aussi se produire pour le cas inverse : le matériau est plus chaud que l’air. Dans ce cas une fois la vanne ouverte, l’air dans le tuyau va se réchauffer en absorbant la chaleur de matériau, devenir plus léger, et sortir par le haut en aspirant l’air froid du bas qui va se réchauffer à son tour, etc. La convection peut ainsi créer un mouvement dans un sens ou dans l’autre en fonction de la différence de température entre l’air et le matériau.
Pour bien comprendre le fonctionnement de l’ensemble, et pourquoi il peut fonctionner par simple convection naturelle, il faut bien se remémorer que l’air est un fluide, et qu’ainsi son mode de déplacement est semblable à celui de l’eau.
Ce procédé est d’ailleurs utilisé dans certain chauffe-eau solaire, dit « à thermosiphon », dans lesquels justement la circulation de l’eau dans le capteur se fait sans pompe, grâce aux phénomènes de convection interne qui créent un siphon thermique (ce système n’est pas très répandu en France, non parce qu’il ne marche pas, mais parce qu’il nécessite que le ballon de stockage se trouve largement au dessus des capteurs solaires, ce qui n’est pas pratique sur nos maisons actuelles).
Dans notre maison, nous allons utiliser ce phénomène pour déplacer la chaleur à l’intérieur de notre volume isolé et ainsi ne pas la perdre. En effet la chaleur, ou l’énergie, ne disparaît jamais. Elle se dissipe. Nous allons donc faire en sorte que la dissipation de la chaleur se fasse à l’intérieur même de notre volume chauffé, de sorte que la chaleur n’en sorte pas, ou très peu. Nous allons donc mettre deux tuyaux enterrés qui vont traverser notre jupe isolante. L’un d’eux arrivera au bas du volume habité, en partie sud, et l’autre partira du haut de ce volume, et aura sa sortie de l’autre côté du tertre, en bas, en partie nord. Les calories qui seront soit absorbées soient dispersées par l’air circulant dans les tuyaux se feront dans les deux cas dans le volume de terre qui se trouve sous notre jupe isolante. Enfin, la circulation d’air dans ces deux tuyaux se fait par convection naturelle, grâce au bon positionnement des différentes entrées et sorties.
Regardez sur la vue en coupe, comme toutes les entrées d’air sont en parties basses, la maison se comporte comme un piège à chaleur : dès qu’un peu de soleil entre par les vitres, la volume se réchauffe, l’air chaud monte par la sortie en plafond, il entre au contact de la terre et se refroidi en dissipant ses calories dans le sol. Refroidi, il descend et sort au bout du tuyau en bas à droite. Cette circulation créé un appel d’air qui aspire l’air de l’autre tuyau qui se trouve devant la maison. L’air extérieur est plus froid que la terre (journée, hiver) : dans ce cas le premier tuyau fonctionne lui aussi en créant un appel d’air, car l’air froid extérieur se réchauffe dans le tuyau et remonte vers la maison. La chaleur du sol va donc progressivement être dissipée vers la maison, et le sol va se refroidir. Le sol à gauche perd ses calories, le sol à droite les stocke.
Dès que les apports solaires cessent, la convection se ralenti et puis s’arrête elle aussi. Comme il n’y a plus de tirage, c’est alors les différences de températures entre les deux tuyaux qui vont initier une circulation inverse : le tuyau de gauche en hiver s’est refroidi pendant toute la journée, alors que celui de droite s’est réchauffé. La nuit, l’air du premier va donc couler vers l’extérieur, et aspirer l’air du second. Cet air va du même coup dissiper la chaleur stockée la journée et le phénomène sera donc inverse à celui de la journée. C’est le second tuyau qui fera l’entrée d’air, et donc qui va se refroidir pendant la nuit, alors que le premier va se réchauffer. Le sol de gauche stocke les calories, et celui de droite les rend. Le matin, le système sera près à s’inverser de nouveau dès que les apports solaires vont réchauffer le volume au travers des vitres.
Ce système est auto-amorçant en hiver, dès lors qu’il y a une différence de température entre le volume de la maison et la terre autour. Une fois amorcé, il créé la différence de température entre les deux tuyaux qui va inverser le processus naturellement pendant la nuit. Il reste toujours possible de lancer artificiellement le processus en forçant le déplacement de l’air avec des ventilateurs si nécessaire.
Mais comme ce système est conçu comme un piège à chaleur, il est possible qu’il se bloque si la période estivale est trop longue et trop chaude. Cela se produit également lors de la première saison de mise en chauffe lorsque le bâtiment est neuf. La chaleur s’accumule sans fin, et le cycle de souffles auto-amorçant des tuyaux ne se déclenche pas faute de différence de température entre eux. Il est alors nécessaire d’ouvrir une « vanne » en partie haute, directement sur l’extérieur, tout en condamnant le second tuyau. Ainsi, le tirage thermique va aspirer l’air par le premier tuyau qui fera office de puits provençal. Il va rafraîchir l’air tout en se réchauffant. Une fois l’été terminé, on pourra fermer la vanne haute et ré-ouvrir le second tuyau, et la chaleur accumulée pendant l’été par le premier nous servira à amorcer le phénomène d’inspiration/expiration décrit plus haut.
Un autre détail qui fera que notre système de puits enterrés fonctionnera ou pas sera la bonne réalisation des écarts nécessaire entre entrées et sorties pour que les thermosiphons puissent s’amorçer tous seuls. Si l’ensemble est correctement dimensionné, alors il se comporte comme une sorte de VMC double-flux, mais qui non seulement aurait un échangeur d’un rendement de 100% mais qui ne consommerai pas d’électricité, ne ferait pas de bruit, et ne pourrait pas tomber en panne ! Nous avons par contre le même impératif d’étanchéité à l’air de la maison : ouvrez les fenêtres, et tout le système de convection naturelle par les puits enterrés est court-circuité et devient inopérant.
Ceci amène une petite remarque : une telle maison NE DOIT PAS être construite telle quelle dans un autre climat que celui pour lequel elle est prévue (tempéré semi-continental). Si on la construit dans un climat plus chaud, la maison est condamnée à surchauffer puisqu’elle est conçu pour piéger la chaleur. Même en utilisant la vanne haute et la cheminée thermique pour rafraîchir, cela n’a qu’une durée limité. La fraîcheur de la terre est sous l’isolant, donc, l’air chaud qui est rafraîchi va réchauffer la terre sous l’isolant, et de ce fait finir par réchauffer l’ensemble de la canalisation, et parvenir dans la maison, toujours chaud… Une telle maison n’est pas adaptée à un climat chaud (il faudrait gérer très différemment la position des tuyaux enterrés, au minimum). De même, cette maison ne fonctionne pas dans un climat trop froid : dans un climat arctique par exemple, la maison piège les calories, certes, mais ce ne sera pas suffisant pour qu’il fasse « chaud ».
Le concept de ce type de maison a été inventé par un américain dans les années 1980 (John N. Hait). Il a baptisé le concept « Passive Annual Heat Storage » (PAHS). Ci-dessous un exemple de maison construite aux USA selon ces principes par « Earth sheltered technology, inc. »
C’est fini !
Nous voici arrivés au terme de ce voyage vers l’habitation bioclimatique parfaitement passive. Comme vous vous en doutez, une telle habitation ne ressemble plus vraiment à l’idée qu’on se fait habituellement d’une maison, et c’est pourquoi il est difficile d’arriver à la construire en France aujourd’hui car :
- Les règlements d’urbanisme l’interdisent
- Les entreprises n’ont pas les compétences pour construire ce genre de bâtiments
- Les banques ne financent pas
- Les assurances n’assurent pas, car les constructions sont hors-normes et hors DTU
- Et surtout, le citoyens ne veulent pas vraiment non plus se construire une maison qui ne ressemble pas à une maison…
Pour ceux qui voudraient quand même, rappelez-vous que les normes en matière de construction sont encore très loin de prendre en compte les quelques évidences physiques et physiologiques énoncées dans ce dossier. Nous aboutissons en fin de compte au constat que la loi française en matière de construction est presque exactement parfaitement conçue pour empêcher la réalisation de maisons idéales pour le confort des humains (et à priori des français). Mais fort heureusement pour nous, les lois et les normes sont des avatars politiques, et ils sont sujets à des changements plus ou moins fréquents, voire à des retournements complets (comme celui de l’amiante par ex, qui étaient encore obligatoire il n’y a que quelques décennies…). Nous ne pouvons donc qu’espérer que bientôt, le système légal et normatif français évoluera pour sortir de l’impasse technoscientifique du XXème siècle, la seule période de toute l’Histoire pendant la quelle l’être humain a réussi à se construire en guise d’habitation des passoires énergétiques et toxiques, pour entrer enfin dans le XXIème siècle et la maturité.
Bonjour.
Cet article est une bible pour moi. Que du bon sens!
J’espère un jour pouvoir me lancer dans un tel projet. D’autant que je suis en train d’acheter une maison à retaper avec un grand terrain et la mairie est très conciliante au regard de mes projets écologiques. L’avez vous mis en œuvre personnellement ou tout cela est-il purement théorique?
Concernant l’isolation, il me semble assez compliqué de disposer un isolant en vrac tel que la perlite/vermiculite sur un terrain en pente. Avez vous un conseil pratique à me donner en ce sens?
Merci pour toutes ces idées,
Yannick
Je ne connais pas d’exemple réels de ce que je décris pour la version 100% écologique. En revanche il y a de nombreuses constructions de ce type avec une maçonnerie en béton armé, une isolation synthétique et une étanchéité avec des films plastiques (mais surtout aux USA).
Je ne peux pas me prononcer pour un projet particulier, il vaudrait mieux passer par l’email et me communiquer les informations contextuelles indispensables (terrain, localisation etc. )
Chapeau bas pour ce magnifique papier. Qui m’est d’autant plus précieux que m’apprêtant à retaper un petit troglo (dont l’orientation Sud-Ouest complique pas mal la donne) avec l’envie d’expérimenter ce type de solutions, vous m’avez ouvert les yeux sur une notion que je m’apprêtais à négliger (sens des couches d’isolant selon perméabilité). Même si, sur le sujet je m’interroge quand à l’intérêt réel de se soucier de la perméabilité à la vapeur des parois alors que ce qu’elles peuvent évacuer est epsilon par rapport à ce que produit la seule respiration des habitants du lieu. Raison pour laquelle, renonçant à une passivité totale, j’ai imaginé d’utiliser la cheminée existante en guise de VMC (sans M ni C mais avec une tôle noire et vitrée inclinée au Sud pour créer en été la convection assurée l’hiver par le feu entretenu dans le four à pain – dont je compte faire un poêle de masse amélioré par un récupérateur -). Avis bienvenu. Notamment en matière d’isolation de la façade (Sud-Ouest) pour laquelle je ne parviens pas à me faire une religion tant les contraintes s’opposent (isolation par l’extérieur mais même avec du béton cellulaire retailler et « sablonné » c’est un crime esthétique ! Par l’intérieur mais qu’uiliser entre parois existante et doublage en tuffeau – ou béton cellulaire – perspirant et pérenne ? Etc.).
Je ne peux pas donner de conseils vraiment adaptés sans avoir plus d’informations sur le projet. Si vous m’envoyez quelques plans et photos par email je pourrais peut-être donner des idées.
Bonjour,
article très sympa, j’avais souvent vu ces illustrations sur les maisons enterrées, mais encore jamais le texte qui va avec!
Je suis sur un projet, déjà bien avancé, de maison enterrée sur la face Nord, la toiture, et partiellement côté ouest. Je serai intéressé par des conseils ou au moins discuter de ce projet avec vous. Comment puis-je vous contacter ?
Romain
Bonjour,
Article rédigé avec clarté,pour ma part je souhaiterai me lancer dans l’aventure d’une maison enterré et passive à souhait…
N’hésitez pas à me contacté pour échange sur le sujet, Merci de me faire parvenir vos idée.
Eric
Bonjour,
Pensez vous que ce modele est fusionnable avec les fameuses « earthship » ou « Geonef » pour atteindre uen autonomie energetique ?
je pense plus a ajouter a votre explications l’idee de la serre tampon, les panneaux solaires pour l’autonomie electrique (pour moi ces deux points ne posent pas de problemes.
Par contre j’ai plus de questions sur la gestion de l’eau :
– Est il possible de metre en place un toit pour recuperer l’eau de pluie, dans ce cas le dessus de la maison ne serait pas recouvert de Terre, mais d’un materiel isolant qui continuerait ensuite sous le sol ?
– Il faut ensuite des cuves pour recuperer l’eau, mais a un moment ou a un autre, l’eau va devoir traverser l’isolation pour atteindre la maison, cela ne risque-t-il pas de faire entrer de l’air froid/sortir de l’air chaud et remettre en cause tout le systeme ?
Enfin, nosu parlons d’arriver a 19 degres constants, ce qui semble realiste avec un tel systeme, pensez-vous que cela puisse etre optimise pour gagner 2 degres supplementaires ? Est-ce realiste et quelles sont les variables qui peuvent jouer ?
merci par avance,
Oui ce modèle se prête tout à fait à une combinaison avec le earthship.
La serre pour moi n’est pas un outil thermique, c’est un outil qui créé un certain espace. Si un espace est nécessaire pour des activités qui réclament ses caractéristiques (par ex des plantes à l’intérieur) alors il faut le faire. Si en revanche cet espace n’a pas d’utilité a priori, il n’en a pas non d’un point de vue strictement thermique, on peut capter autant d’énergie sans la serre qu’avec.
Pour les panneaux solaire, effectivement pas de problèmes particuliers.
Pour l’eau de pluie : il est tout à fait possible de supprimer la terre qui recouvre le dessus du volume pour la remplacer par un toit plus classique apte à récupérer l’eau qu’il reçoit. Il faut bien veiller aux jonctions entre ce toit et le reste, autant pour les jonctions d’isolant que les questions d’étanchéité, ce n’est pas simple mais c’est possible.
En revanche l’autre question sur les pertes thermiques à cause de l’entrée de l’eau dans le volume chauffé me semble erronée. Que la citerne soit ou pas dans la zone isolée, de toute façon il n’y a que les canalisations qui conduisent à la citerne qui ne sont pas sous pression, et reliées à une prise d’air externe. L’eau tirée de la citerne, elle, est aspirée par une pompe et donc il n’y a pas plus de problèmes liés aux pénétrations de ces réseaux que pour le reste d’une plomberie conventionnelle ou les réseaux électriques. Sinon il faudrait que la citerne soit en hauteur et qu’elle alimente le réseau en chute libre, mais c’est impossible si cette eau vient du toit qui est plus bas que ce « château d’eau ».
Au sujet de la température finale, pourquoi viser deux degrés de plus ? La question pour moi contient plusieurs paradoxes :
– vouloir 21°C en permanence dans le volume de vie, ça veut dire vouloir vivre en tenue d’été tout l’année. Pour une maison construite dans un climat tempérée, je vois pas comment on peut défendre ça d’un point de vue écologique (or on ne cherche pas à construire une telle maison si ce n’est pas pour des raisons écologiques).
– la température dont nous parlons ici est ressentie, et non pas mesurée. Donc il ne faut pas comparer ces 19°C avec ce qui est indiqué sur un thermomètre ou un thermostat dans une construction habituelle. Notre perception est influencée par de nombreux paramètres, qui ne sont pas mesurés par ces appareils, c’est pourquoi en général, il nous faut programmer une température supérieure à 19°C pour obtenir une sensation de confort identique.
Ceci mis à part, pour augmenter la température finale résultante au sein du volume, il faudrait augmenter les apports annuels. A priori le moyen le plus simple serait de mettre des capteurs solaires thermique à l’extérieur de la zone de captage solaire de la maison (s’ils sont dessus ils capteront l’énergie que la maison aurait normalement reçue), et alimenter avec une boucle enterrée sous le volume isolé. Ceci dans le but de réaliser une surface capteuse qui soit artificiellement agrandie par rapport au volume de stockage.
vraiment pertinent comme article,
svp comment pourrais je adapter ce concept de piege a chaleur dans le sud est de la France ?
merci d’avance
Bonjour, il me faudrait plus de précisions pour répondre à cette question : où exactement dans le sud-est ? Et si c’est en montagne, à quel endroit (altitude) / versant (sud ou nord) est-ce ?
Même question pour le Sud de la france …
Cela dit je ne comprends pas tout vous dites » Comme il n’y a plus de tirage, c’est alors les différences de températures entre les deux tuyaux qui vont initier une circulation inverse : le tuyau de gauche en hiver s’est refroidi pendant toute la journée, alors que celui de droite s’est réchauffé. La nuit, l’air du premier va donc couler vers l’extérieur, et aspirer l’air du second. »
Je ne comprends pas comment ça aspire vers le bas (a gauche) puisque la chaleur est au même endroit (en haut dans la maison.. et également la sortie de droite est aussi froide, alors pourquoi ça aspirerai ?
Bonjour,
La circulation d’air qui se créé résulte des différences de températures, même si elles sont minimes. Le soir la zone arrière de la maison est plus chaude que la zone avant, du coup un léger tirage se créé à l’arrière qui prend l’air nocturne plus frais, le réchauffe jusqu’en haut de la boucle, où il stagne le temps de reperdre sa chaleur. Dans la maison, les pertes nocturnes rendent l’air plus lourd qui coule dans le tuyau bas, d’autant mieux que la zone avant est un peu plus froide que l’air du volume habité à ce moment là.
Le schéma serait plus clair en animation, on verrait que le zone thermique se déplace d’avant en arrière. C’est juste cette faible différence journalière qui oriente les calories dans un sens ou l’autre.
Bon ceci dit tout cela reste très théorique et dans une maison moyenne, vu tout ce qu’elle contient et la surface qu’elle doit faire, il vaut mieux compter sur un ventilateur pour assurer que l’air circule effectivement dans le sens voulu.
Bonjour, votre article est très instructif, et je souhaiterais savoir si ce système est adaptable pour un pays froid (Québec) moyennant l’utilisation en hiver d’un poêle de masse pour apporter les calories suffisantes. Il pourrait servir également à réchauffer l’air pris à l’extérieur pour la ventilation. Notre projet est de construire nous même une maison enterrée ou semi-enterrée, avec murs de façade en paille/bois. Par contre, faire une voute en pierre me parait difficile en autoconstruction, sachant qu’en plus j’ai un « gisement » de bois gratuit à disposition sur le terrain. Les problèmes du bois étant la durabilité (traitement chimique exclus) et l’obligation d’utiliser des produits non écologique (bâches plastiques) pour étanchéifier la toiture, je me pose encore pas mal de questions. Pouvez-vous me conseiller notamment si des livres existent qui pourraient nous aider dans notre réflexion ?
En tout cas merci pour le partage des connaissances, bien cordialement
Arnaud
Bonjour, merci pour cet article complet! Nous réfléchissons à un tel projet dans la région du Nord Isère. Qu’en est il actuellement des possibilités d’obtenir un permis de construire? Est-ce possible de défendre un tel projet et de répondre à la RT 2020? Merci infiniment pour votre réponse
Bonjour,
Je suis entrain de réfléchir à ce type de construction qui de multiple raison m’interpelle.
Mon terrain se trouve aux Antilles, et j’attend retour d’une étude de sol. Vous le comprendrez au de-là d’une maison bioclimatique, ce que je cherche à faire est que cet habitat soit para-cyclonique et anti-sismique.
Le problème du para-cyclonique étant régler de fait, je travaille en parallèle sur l’anti-sismique.
Le climat étant tropicale comme vous vous en doutez, mes contraintes et prérogatives sont quelques peu différentes.
D’une part il m’est primordiale de garder une fraîcheur intérieure, en sachant que les températures extérieures ne descendent jamais en dessous de 25°C et se situent plus généralement près des 30°C, le puit canadien suffira t-il à maintenir une constance intérieure de 22 à 26°C?
D’autre part le béton étant extrêmement coûteux ici quels autres matériaux me conseillerez-vous pour créer l’élévation du dôme?
Merci de votre réponse
Bonjour,
Le puits canadien ne fonctionnera pas : c’est un échangeur thermique intersaisonnier. Pour qu’il marche, il faut qu’il y ai une saison froide pendant laquelle il va décharger la chaleur qu’il aura emmagasiné pendant la saison chaude. Dans un climat tropical, comme il ne pourra pas vider la chaleur, il va devenir chaud en quelques mois et ensuite il n’y aura plus de différence entre la température de l’air dehors et celle qui sortira du puits. Dans les climat tropicaux, il faut absorber la chaleur via des phénomènes d’évaporation (si le taux d’humidité extérieur le permet). Regardez les principes du côté des tours à vent iraniennes traditionnelles. (mais je pense que l’humidité sera trop importante aux antilles pour que ça fonctionne)
Pour les matériaux du dôme, avant le béton, on faisait ça en pierre. ça ne coûtera probablement pas moins cher à l’heure actuelle. Voyez peut-être du côté des constructions en sac de terre/sable ?
Bonjour,
J’ai une vieille maison du début des années 80 très mal isolée située dans l’Hérault. Elle possède une grande baie vitrée orientée SE prolongée par une véranda avec de nombreuses vitres (l’été, c’est un four).
Je vais refaire l’isolation des combles avec de la ouate de cellulose, l’isolation thermique extérieure des murs avec des bottes de paille compressées et enfin remplacer le simple vitrage par du double ou du triple vitrage.
Je souhaiterais également mettre en place un puits canadien avec une ventilation par insufflation.
Mais avec votre système, qui ne me semble pas être véritablement un puits canadien (ou alors j’ai pas tout compris), la ventilation par insufflation ne sera pas nécessaire je crois.
Qu’en pensez-vous ?
Merci d’avance de votre réponse.
Bonjour ce type de maison est il possible en normandie pour le climat ? Et on aurai des difficulté pour construire une maison comme cela avec les lois
Le climat normand convient. Pour les aspects réglementaires, ça dépend de ceux qui sont en vigueur sur le terrain concerné : la plupart du temps c’est contraignant négativement car ça impose des formes et matériaux de toits et murs, mais ce n’est pas toujours le cas. Certains règlements d’urbanismes sont moins mal écrits que d’autres…
Bonjour,
tout d’abord, merci. votre article m’a beaucoup plus.
En effet, ayant le projet d’acheter un terrain de loisir en bretagne, je m’intéresse en ce moment aux petit habitats (de type kerterre ou hyperadobe) que l’on peut faire avec les matériaux disponibles sur le terrain.
or, là où je souhaiterais implanter « l’habitation » le terrain est sur deux niveaux, niveau bas au sud, niveau haut au nord; avec une différence de 2.5m entre les deux niveau. j’ai donc pensé au maison enterré, et c’est là que je suis tombé sur votre article…
si vous aviez le temps, j’aurais 3 questions, auxquelles je serais honoré que vous puissiez répondre :
-pensez vous que cela soit faisable avec les dômes de type « hyperadobe » (sac de terre superposé) ou même les « kerterre » (dôme avec paroi en chaux et chanvre)?
-pourriez vous préciser les dimensions nécessaire pour chaque « couche » de matériaux (terre végétale, drain, argile, isolant, remblais, parois de la voûte et dimension des conduites d’aération)?
-et y a t il une taille minimum (ou optimale) de maison pour que cela soit efficace?
dans l’espoir de votre retour je vous souhaite une bonne continuation.
nicolas
Un dôme en hyperadbobe ça irait très bien, le kerterre je ne sais pas. J’ai des doutes pour les partie qui est enterrée sur la durabilité d’une structure qui contient des fibres putrescibles.
Les dimensions vont dépendre du volume total, notamment pour le dôme. Pour le reste, l’isolation doit faire environ 15cm sur les parties les plus proches du centre (moins en s’éloignant), l’argile une dizaine de cm mini (mais il faut faire des essais pour obtenir le bon résultat car tous les argiles sont différents), drain et terre : en fonction des matériaux utilisés et des besoins, mais en gros plusieurs dizaines de cm.
Pour la taille de la maison, je dirais 60-70 m². Moins ça sera trop petit, plus grand ça imposera d’imbriquer ensemble différents volumes (ce qui n’est pas un problème en soi, mais rend plus complexe le plan global).
bonjour ,
merci pour votre réponse.
j’aurais une dernière question:
es ce que pour la couche isolante, un béton chaux pouzzolane (basalte concassée) serait approprié?
et si oui, peut t il faire également office de couche étanche (remplacer l’argile)?
bon ça fait deux questions désolé…
en tout cas merci de prendre de votre temps pour nous éclairer.
bonne journée!
Nicolas
ça peut peut-être faire office de couche isolante, il faut vérifier le pouvoir isolant du produit par expérimentation. En revanche je doute très fort que ça soit étanche.
Bonjour,
Ayant pour projet une maison enterré sur la côte ouest de l’île de la Réunion, pensez-vous que la problématique sera la même qu’aux Antilles ? Garder une température tempérée toute l’année à l’intérieur serait il possible avec un système de puits canadiens? Merci pour vos conseils avisés, et bravo pour vos articles. Cordialement.
Bonjour,
Je prévois un projet de maison enterrée, toute fois je vis au Québec. Selon vous est-ce envisageable dans un pays ou il y a 6 mois d’hiver? Merci
Bonjour Wilhelme
Pour une maison enterré au Québec je t’invite à te renseigner auprès de Solutionera ( l’air des solution avec Francis Gendron) et des earthship, les maisons earthship de ce type peuvent êtres adaptée aux conditions du Québec, notamment le fais de s’isoler du sol à cause de la nappe phréatique proche ( de ce fait un stockage de l’inertie par le sol reste délicat et non pertinent )
Merci pour vos partages,
Benjamin
Bonjour,
j’ai un projet de construction solaire passive classique (hors sol, MOB avec mur en béton de chanvre) dans le 03 mais je suis en train de changer mon fusil d’épaule au vu de l’évolution du climat (tempête, chaleur…) je m’intéresse donc aux maisons semi enterrées et je suis tombé sur votre articles.
Suite à cela j’ai plusieurs interrogations:
-quelle hauteur de terre (épaisseur) faut-il à minima sur le toit pour en tirer un minimum de bénéfices?
-en plus de la jupe de 3m d’isolant, doit on prévoir une isolation directement sur l’enveloppe?
Dans ma tête je pensais à un voile béton (béton banché) couplé à un voile isolant de béton de chanvre de 15cm (sur la face interne).
Le béton n’est, je sais pas terrible d’un point de vue écologie mais largement compensé par l’emprunte du reste de la construction selon moi et le plus simple à mettre en œuvre de nos jours.
Le béton de chanvre jouerai le rôle d’isolant mais aussi de régulateur d’humidité.
Qu’en pensez vous?
-Toujours au sujet de la jupe, que pensez vous d’utiliser de la brique concassée comme on peut s’en procurer pour le remblais, le drainage le tout recouvert d’argile?
-Dernière question, si je comprends bien le mécanisme, il ne faut pas isoler la dalle du sol mais il faut isoler le sol horizontalement devant les baies vitrées. Sur quelle distance faut-il l’isoler? 3m également?
Merci à vous pour la prise en compte de mes questions et pour votre travail.
Cordialement
Flo
Bonjour « Flo ».
David de Fougères dans le 35.
Avec mon amie, nous avons quasiment le même projet que toi. j’ai fait pas mal de recherche, mais il nous reste une interrogation. A savoir, si une construction en mur à la chaux est-il compatible avec le fait d’être enterré ou semi-enterré (humidité, solidité, …ect) pour faire simple, j’ai envie d’allié le principe des « kerterres » avec les maisons enterrées style Hobbit.
Voilà, si tu as des infos, je suis preneur.
Cdt et bon confinement
david
Bonjour Flo et David
Je suis passionné par ce type d’habitat depuis des années et nous avions comme projet de faire un earthip en montagne aussi.
Seulement avec des enfants nous avons décider de changer de lieu pour une vie plus collective…
Le stockage de la chaleur est importante certes, mais la mettre sur le toit est très complexe et demande surtout une structure particulièrement adaptée, et le béton armé est de ce fait l’une des solution les plus avantageuses ( structurellement parlant) mais Bio-compatiblement parlant ce n’est pas super… grillage , métal, le béton est énergivore tant dans le physique que dans les autres plans …
On peux opter pour une toiture étanche végétale pour le paysage et privilégier le stockage calorifique à l’arrière de la maison dans une butte, on peux y intégrer des cuves pour le stockage de l’eau de pluie.
Notamment très intéressante du fais que l’eau stock deux fois plus de calories que la terre pour le même volume…
Pour la brique concassé, il faut éviter car la brique n’est pas un isolant (les billes expansée sont les réceptacle de l’air don isolant, la brique normal non).
De plus il faux éviter de s’en servir pour un drainage (fausse bonne idée) à cause du fais qu’avec le temps elle se désagrège , et peux colmater le drain.
Par contre c’est possible lorsque l’on veux effectuer une masse drainante hors eau.
Pour l’isolation périphérique du sol grâce à une jupe, il est nécessaire de savoir à quelle hauteur sous la surface ce trouve la nappe phréatique, en effet l’eau est un excellent caloporteur et de ce fais , si la nappe est proche, la chaleur ne pourrais être stocker de manière efficace ( il est préférable de stocker à l’intérieur d’une batterie isolée et maîtrisée )
Il est tout à fais possible de prendre une battisse en pierre, isoler les fondations grâce à une jupe verticale périphérique en polypropylène ou polyester expanser d’un mettre ( sur 50 m2 ça fais 50m cube de batterie thermique )
De renforcer l’arrière avec une rangée de pneus (earthship) ( aucune émanation de COV une fois enfouis) espacé du mur nord.
De mettre une cuve et un puits canadien à l’arrière de la maison, puis de remblayer avec de la terre et cailloux entre les pneus et la pierre.
D’isoler par le dessus et étanchéifier ( Bâche EPDM puis platon ).
Ajouter à cela une toiture végétale et une serre au sud et vous avez une maison bioclimatique simple.
là ou c’est intéressant c’est que la toiture végétale et donc la charpente n’est pas en contact direct avec la terre et la réserve du dessous 🙂
Nous avions eu également l’idée de faire un kerterre étanche et de l’enterré, mais comme me l’a confirmée Evelyne (kerterre) ces structures ne sont pas adaptées pour porter tant de poids .
De plus la chaux en contact d’une humidité permanente retourne à la terre.
Il y à des alternatives qui sont d’utiliser des espaces tampons entre la structure et la terre elle même.
Par exemple faire un couloir tampon qui rejoint d’un coté la terre et de l’autre la chaux chanvre.
Un peu à l’image de la maison de Simon Dalle ou des erathship au Thaos nouveau mexique.
Je vous invite à regarder cette vidéo passionnante;
https://www.youtube.com/watch?v=imLUIQnpzTU
Pour infos, les habitants souhaitent rester « anonyme » j’avais déjà contacté l’auteur de la vidéo pour avoir plus d’infos.
Dites vous simplement que l’on peux utiliser chaque matériaux pour ce qui à apporter, sans prendre de risque.
Merci et à bientôt !
Bonjour, je souhaite concevoir ce type de maison, je connaissais la vidéo.
Avez vous réussis a obtenir plus d’infos sur celle-ci ?
@ bientôt
Je suis étonné de la réponse d’Evelyne Adam qui dit que la structure n’est pas faite pour supporter tant de poids. Pourtant elle dit que la structure avec le temps devient plus dure que la pierre. En augmentant l’épaisseur de la kerterre de quelques centimètres, on obtiendrait le même principe qu’une voûte en pierre concernant la répartition des forces. Quant au fait qu’elle dise que la chaux n’est pas faite pour être au contact de terre humide en permanence, c’est peut-être le cas pour la chaux aérienne (qui sèche au contact de l’air) mais si on la fait en chaux hydraulique (qui sèche au contact de l’eau) alors ce problème serait résolu non?
Le problème reste qu’il n’y a pas de retour encore sur ce type de construction… je tenterai bien une petite cave pour un test sur mon terrain…
Bonjour, je cherche à réaliser ce type de construction en bois enterrée bases de poutres en lamellé collé cintré. Je suis actuellement en formation de Dessinateur d’étude en construction bois.
J’aimerais m’entretenir avec vous sur le sujet, très bon article, merci.
Wow super article !
Et une sacrée conclusion ♀️
Merci pour toute ces informations !
Bonjour,
J’ai rêvé il y a longtemps à ce genre d’habitation en pensant que c’était une utopie. Après avoir dévoré vos articles et commencé à en parler avec des constructeurs, je commence à croire en l’idée.
Mes questions sont donc très simple :
– Ce système de maison passive est-il en accord avec les réglementations actuelles ou est-ce juste une proposition théorique ?
– Si c’est réalisable, pourrais-je avoir des devis pour :
1- L’étude thermique si je trouve un constructeur prêt à me suivre et à mettre sa décennale dessus (je ne suis pas sur que les bureaux habituels des constructeurs soient prêt à sortir de trop des sentiers battus).
2- Sinon, un devis pour l’accompagnement du projet.
Infos qui pourraient être utiles :
– Je suis encore en phase de recherche de terrain.
– Je vis dans le centre de la France dans une ville où le climat est plutôt clément en terme de vent et pluies (moins en terme de fortes chaleurs).
– Mon idée actuelle est une maison semi-enterrée avec toit végétale, de grandes portes-fenêtres coulissantes (je ne suis pas sur d’être capable de trouver un maçon capable de faire une voute à la taille désirée).
– J’ai un dossier complet de « notre maison idéale » que je peux partager pour avoir une idée plus précise du projet…
Merci et encore merci pour cet article où les idées foisonnent et son généreusement partagées.
A bientôt j’espère.
Ludovic
Bonjour,
Je me demandais si la maison passive telle qu’elle est decrite dans l’article serait adaptée au changement climatique qui a déjà commencé. En France il fera probablement des températures semblables à celles du sud de l’Espagne d’ici quelques années, par conséquent ne faudrait il pas orienter la maison plus vers l’Est que vers le Sud ou se servir uniquement de la température de la terre sans l’isolation, ou adapter les puis canadiens? Je me demandais comment l’adapter au changement climatique en somme. (Je suis dans le Sud Ouest de la France). Qu’en pensez vous?
Bonjour à tous,
Sujet très intéressant, merci pour ce partage Hugo.
Un point me questionne cependant: Dans votre proposition d’isoler le sol extérieur, vous anticipez que en hiver, la chaleur « descendue » dans le sol remontera car la zone supérieure de la terre sera plus froide… Mais j’ai plutôt tendance à penser que la chaleur se dissipera aussi et sûrement plus vers les extérieurs (gauche et droite sur le schéma) qui seront forcément plus froids que la partie directement sous la maison.
On se retrouverait finalement à devoir réchauffer une masse de sol colossale n’étant absolument pas isolée sur les abords extérieurs, d’où des pertes énergétiques importantes.
Quiconque se sent en mesure de me répondre est le bienvenu 🙂
Bonjour,
Je suis totalement d’accord avec vous. Il est primordial d’isoler sous la dalle. De plus, l’article ne parle à aucun moment de l’effusivité des matériaux alors que c’est un élément déterminant pour le stockage. Si vous mettez du BA13, un tapis, un parquet ou encore un résiliant entre la source de chaleur et votre masse à stocker, l’échange thermique sera grandement amoindri.
Pour ma part, c’est béton brut (idéal pour l’échange thermique) avec isolation extérieure (dalle comprise). Prendre la terre comme masse de stockage c’est prendre le risque d’avoir un sol toujours froid en hiver.
Idem pour le renouvellement d’air par convection naturelle. C’est très aléatoire et risqué lorsqu’on travaille a fortiori l’étanchéité de la maison.
Bref, des bonnes idées, mais il faudrait une sacré équipe d’ingénieurs pour faire une telle maison pour que ça ne finisse pas en catastrophe.