Les précautions sanitaires
La radioactivité naturelle / le radon
Ce gaz est issu de la décomposition naturelle de certains isotopes radioactifs, au départ il y a dans l’écorce terrestre de l’uranium, il est présent partout en quantités variables. L’Uranium 238 se transforme via désintégration radioactive en Radium 226, qui lui se transforme en Radon 222, puis polonium 218, plomb 214, bismuth 214, polonium 214 et enfin plomb stable. Tous ces composants sont donc radioactifs puisqu’ils se désintègrent progressivement en un autre composé. Seul le plomb stable final n’est plus radioactif.Pour résumer, la radioactivité pose deux problèmes :
– Le danger des radiations
– Le danger toxicologique
Le radon n’est dangereux que s’il est respiré. En effet, il est le seul composé de la liste de transformation de l’uranium ci-dessus qui est gazeux. Il est donc possible de respirer ce gaz, et les particules ionisantes de radon sont alors emprisonnées dans les poumons qui n’ont aucun moyen de les réduire. Le radon inspiré poursuit son cycle de transformation et se transforme dans les poumons en des composés radioactifs qui eux, sont solides, comme le polonium, le bismuth ou le plomb. Ces composés continuent leur cycle radioactif bloqués dans les poumons ce qui peut finir par provoquer un cancer.
Le radon est la seconde cause de cancer du poumon après le tabac.
Le risque lié au radon est linéaire sans seuil (à concentration deux fois plus importante, le risque est deux fois plus élevé ; il n’y a pas de niveau minimal en dessous duquel le radon ne présente aucun risque),
Le risque est beaucoup plus élevé pour les fumeurs que pour les non fumeurs, mais le radon est la principale cause de cancer du poumon chez les non fumeurs.
Le radon est présent dans tous les sols en concentrations diverses. Il peut pénétrer dans l’habitat de deux manières :
Parce que la maison est mise en dépression : Le radon vient du sol. Il peut pénétrer par les fuites d’étanchéité entre le dallage et le sol, ou entre le vide sanitaire/cave et la dalle. Les systèmes de VMC simple flux fonctionnent par la mise en dépression du bâtiment qui permet d’attirer naturellement l’air extérieur par les orifices de ventilation (les grilles d’aération et fuites d’étanchéité).
On peut réduire les concentrations de deux manières : En surventilant sous le dallage (hérisson ventilé si dallage terre plein – surventilation du vide sanitaire ou de la cave), ou en optant pour une ventilation par mise en surpression (Puits canadien – VMC double flux).Parce que le puits canadien n’est pas étanche au radon : Si un puits canadien est réalisé dans un sol qui présente des risques de concentrations de radon importantes, il faut veiller à faire réaliser une installation parfaitement étanche (étanchéité des joints type IP68), et ne pas réaliser de puits perdu sur le point de collecte des condensats.
L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a établi une carte française des zones ou les concentrations de radon dans le sol sont les plus importantes. Cette carte est « sujette à caution » car le nombre de mesures est insuffisant (1 mesure pour 50 km²). Aussi, il convient avant de faire réaliser un puits canadien de vérifier que celui ci ne risque pas d’accompagner dans la maison un air qui se chargera en gaz radioactif, en vérifiant sur la carte de France du risque radon la moyenne des concentrations
Selon la CRIIRAD, Il n’existe pas à de tests simples permettant d’estimer le potentiel d’accumulation de radon induit par la mise en place d’un puits canadien sur un terrain donné. Il est possible d’effectuer des mesures de radon en profondeur d’un terrain et des mesures de flux de radon sur une surface donnée, mais les résultats sont difficilement extrapolables dans la mesure où la configuration du puits canadien joue un grand rôle. Il est en revanche possible d’effectuer a posteriori des mesures comparatives dans une habitation desservie par un puits canadien (une première série de mesures est effectuée avec le puits canadien en fonctionnement. Une seconde série de mesures est effectuée avec le puits canadien à l’arrêt). Concernant le côté préventif, il est préférable d’installer un dispositif prenant en compte le risque radon, quelle que soit la région. A ce sujet, nous avons récemment eu l’occasion de contrôler un bâtiment tertiaire construit sur un secteur ne présentant pas a priori un potentiel radon élevé, mais dans lequel un puits canadien entraînait une accumulation importante de radon. En effet, les puits canadiens « directs » présentent un risque potentiel en terme de radon, dans le cas où :
- le circuit n’est pas parfaitement étanche vis-à-vis du terrain traversé (les principaux défauts d’étanchéité potentiels correspondent à la canalisation proprement dite, aux jonctions entre différents tronçons de canalisations et au point d’écoulement des condensats),
- la canalisation souterraine est en dépression par rapport au terrain environnant (certains dispositifs contournent ce problème en plaçant un insufflateur à l’entrée du puits canadien plutôt qu’un extracteur à la sortie du puits).
Si ces points ne sont pas maîtrisés, le puits canadien est susceptible d’entraîner un apport de radon dans le bâtiment, y compris sur des terrains dont le potentiel d’émanation en radon n’est pas élevé. Ces problèmes pourraient probablement être évités en choisissant un système « indirect » (par exemple à eau glycolée) correctement dimensionné.
La prolifération bactérienne
Légionelle
La bactérie de la légionelle prolifère dans une plage de température allant de 25 à 43 °C, avec un maximum de croissance à 37 °C. Elle survit en deçà de 25 °C et peut être présentes dans les eaux de 0 à 63 °C. Au delà de 50 °C, la destruction des légionelles survient plus ou moins rapidement.
L’environnement extérieur peut favoriser la prolifération des légionelles :
- les dépôts de tartre,
- les résidus métalliques issus de phénomènes de corrosion (fer, zinc),
- certains matériaux (caoutchouc, chlorure de polyvinyle (PVC), polyéthylène, silicone),
La contamination du public se fait par l’inhalation des aérosols d’eau contaminée. Il s’agit de micro-gouttelettes d’eau de 1 à 5 μm de diamètre en suspension dans l’air. Lors de la respiration, ces aérosols atteignent les alvéoles pulmonaires, infestent les macrophages pulmonaires et provoquent leur destruction.
La légionellose n’est pas contagieuse.
Moyens de résoudre le problème : Il faut permettre à la condensation d’être collectée et récupérée (ou infiltrée) pour éviter que de l’eau ne stagne dans le conduit puits canadien. Il est impératif que les collecteurs soient étanches par rapport à l’eau du sol, et ne permettent pas la contamination du puits. La température du sol ne correspond pas aux plages de développement de ses bactéries, aucune étude n’a jamais trouvé de légionelle dans les puits canadien.
Développement bactérien et fongique
On pourra se reporter sur l’étude réalisée par l’université polytechnique de Zurich en 1997.
B. Flückiger: Mikrobielle Untersuchungen von Luftansaug‐Erdregistern.
Cette étude aura consisté en l’analyse de 12 installations réalisées entre 1987 et 1994, de 120 à 15000 m3/h, tous type de schémas de pose, sur la base de conduits en PVC, PEHD, Béton, drain agricole. Les observations liées au prélèvements effectués montrent qu’en moyenne, les concentrations bactériennes sont réduites de 15‐30% entre l’air extérieur et l’air au niveau de l’échangeur (après le passage par le puits), et réduction de 90% entre l’air extérieur et l’air
intérieur (suite à l’action des filtres des centrales VMC).
Les bons résultats sont surtout dépendants des caractéristiques des filtres, bien meilleurs quand la filtration est de type opacimétrique (F5‐F9) par rapport à de simples filtres grossiers (G3 – G4). (Voir également notre dossier complet sur la filtration).
Les concentrations de spores observées dans l’air extérieur sont beaucoup plus élevées lorsque la température et l’humidité sont élevées. Les concentrations de bactéries sont elles relativement proches selon les saisons. Les principales influences sont :
- La longueur des collecteurs (Plus la vitesse d’air est faible et plus la diminution des concentrations est importante)
- L’importance de la mise en œuvre et de la conception de l’installation
- Peu de différence selon matériau constituant le collecteur
On retiendra donc :
Les puits canadien ne sont pas, comme cela est parfois annoncé sur un ton péremptoire, des nids de bactéries et champignons. Comme souvent, cela dépend de la qualité de la mise en œuvre de l’installation et de sa maintenance dans le temps. On n’observe pas de risque bactérien plus prononcé sur les systèmes de conduits non revêtus d’une couche dite anti bactérienne (traitement aux sels d’argent).
Les pollens allergisants
Le pollen provient des jeunes pousses de plantes. Le vent dissémine le pollen partout. Il peut déclencher des réactions allergiques (le rhume des foins).
Pour toutes les plantes de grande taille, les pollens ont pour fonction de transporter le patrimoine héréditaire masculin sur les ovules lors de la fécondation. Les grains de pollen individuels sont difficilement visibles à l’œil nu, leur taille varie en fonction de l’espèce de 10 à 100 millièmes de millimètres. Ils présentent des formes très variées que l’on peut distinguer au microscope. Les pollens renferment des liaisons protéiques qui sont identifiées comme des substances étrangères par le corps et qui, à ce titre, sont combattues par lui. Le rhume des foins est une hyper-réaction du système immunitaire intrinsèque du corps au contact de ces allergènes.
Deux conditions doivent être remplies afin que les pollens puissent déclencher de façon certaine le rhume des foins: premièrement, les pollens doivent renfermer des allergènes qui seront combattus en tant qu’envahisseurs par le corps. Tous les pollens ne sont pas pourvus de ces allergènes agressifs. Deuxièmement, les pollens doivent être présents dans l’air en quantité importante.
(source : AHA! Guide suisse des pollens )
Le problème des pollens dépend des végétaux plantés aux alentours de la maison, et du sens des vents dominants. Pour se prémunir du problème il faut que le puits canadien dispose d’une filtration, plus ou moins grossière, qui permette de retenir les poussières.